DU DÉGOÛT

Mémoire

LENTIGO

Dégradation

LENTIGO

Déformation

LENTIGO

Packaging cosmétique

LENTIGO

Packaging cosmétique

LENTIGO

Collection by Lentigo

LENTIGO

Identité

ÉCRAN D'ÉPINGLE CRADO

Animation

PATOUILLE

Expérimentation

BEURK FONT

Expérimentation

SCÉNOGRAPHIE

Exposition

DU DÉGOÛT

MÉMOIRE • DSAA

Froncement des sourcils, plissement du nez et rehaussement de la lèvre supérieure autant de symptômes caractérisant le dégoût. Ces signaux annonciateurs peuvent s’accompagner de phénomènes plus intérieurs ; nausées, haut le coeur voire vomissement, ils témoignent d’une manifestation de rejet liée à nos sens mais aussi à notre faculté de juger. Cette sensation peut submerger notre corps, envahir nos pensées, et paralyser notre esprit.

Mais, tout comme le goût, le dégoût est une sensation spontanée très personnelle, elle est intimement liée à notre éducation prenant en compte de nombreux facteurs comme la culture, la religion ou encore l’âge. Sa palette est très large ; un haut le coeur pourra tout aussi bien provenir d’une injustice ou d’un propos xénophobe, que d’une odeur nauséabonde ou d’une substance en putréfaction. Dès lors, difficile de faire des généralités sur un sentiment aussi complexe sans risquer des amalgames discutables.

En matière de dégoût, j’ai donc décidé de resserrer mon étude autour d’un élément que nous partageons tous ; le corps. L'organisme est par nature fragile et instable, il est le terrain de nombreuses aversions résultants de l’activité et du fonctionnement des tissus vivants comme, la morve, la sueur, les poils, les règles, les excréments, mais également les matières en décomposition comme la moisissure et la pourriture. Ces éléments « répugnants », « abjectes » et « immondes » ont fait l’objet d’une sévère répression depuis quelques siècles afin d’en dissimuler les traces et d’en diminuer les effets.

Dans une société contemporaine où domine l’hygiène et le fantasme de la pureté ; on se demandera si le « dégoûtant » ne peut être dans une certaine mesure réhabilité, pour la force transgressive qu’il porte en lui, et si le communiquant peut s’en saisir pour (ré)activer les messages qu’il élabore ?

Pour répondre à cette question nous tenterons, dans une première partie de comprendre les limites et les frontières de cette sensation complexe et ambiguë traversée par le corps au quotidien. Nous nous interrogerons sur les comportements que nous adoptons face à ces types de nuisances. Nous verrons dans une seconde partie la phénoménologie de l'abjection organique. A la suite de cette prospection au coeur du dégoût organique, nous verrons comment le graphisme se saisit parfois de cette notion délicate dans le sillage de nombreux artistes modernes et contemporains.

Obtenu avec la mention bien

— 2016